L’histoire du vin de Tokaji est aussi complexe qu’aventureuse. En Hongrie, on raconte que le retour tardif de guerriers sur leurs terres aurait obligé ces derniers à procéder à une vinification en retard, ce qui leur a permis d’effectuer une délicieuse découverte. Mais l’invention du procédé est revendiquée par d’autres nations et régions vinicoles… Ce qui importe, au final, c’est que la tradition du Tokay soit restée intacte au fil des siècles.
Trois cépages peuvent être utilisés : le Furmint, le Hárslevelü, et le Muscat de Lunel. Vendangés au mois d’octobre, les raisins forment une pâte sucrée (l’aszú), que l’on mélange à un fût de vin blanc. On compte en général 3 paniers de 20 litres de raisins pour 130 litres de blanc, mais la proportion d’aszú peut augmenter selon le résultat escompté. Plus il y a d’aszú, plus le vin est liquoreux.
Pour déguster le plus exquis des vins de Tokaji, il faut s’armer de patience : le Royal Essencia est fabriqué à partir des raisins les plus beaux et les plus « rôtis ».
Versés dans des paniers percés, leur poids permet à leur jus de s’écouler naturellement par le fond. L’équivalent d’au moins 8 paniers est nécessaire pour obtenir le plus fin des vins de Tokay. On laisse vieillir le tout 8 à 10 ans, pour découvrir un nectar onctueux, acide, mais d’une suavité extrême, un véritable équilibriste du goût.